Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moins qui fussent dignes d’eux, ainsi que ces animaux qu’on transporte sous un climat trop different du leur, meurent sans laisser race. Ce roi genereux n’aima pas moins la poësie que la peinture, et lui-même il faisoit des vers. Sa sœur Marguerite De Valois, la premiere des deux reines de Navarre qui ont porté ce nom, en composoit aussi. Nous avons encore un volume entier de ses poësies sous le nom de Marguerites françoises . Aussi le regne de François I produisit-il une grande quantité de poësies, mais celles de Clement Marot et de Saint-Gelais, sont presque les seules dont on lise quelque chose aujourd’hui. Les autres ne servent plus que d’ornement à ces biblioteques, où les livres rares ont autant de droit de prendre place que les bons livres. Comme les changemens survenus dans notre langue ne nous empêchent pas de lire encore avec plaisir les morceaux que Marot a composé dans la sphere de son génie, qui n’étoit pas propre aux grands ouvrages, ils ne nous empêcheroient pas aussi de lire les œuvres de ses contemporains, si d’ailleurs ils y avoient mis les mêmes beautez que les poëtes du