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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/186

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parviennent à leur élevation par un progrès subit, et que les effets des causes morales ne les sçauroient soûtenir sur le point de perfection où ils semblent s’être élevez par leurs propres forces.

voilà ma premiere raison pour montrer que les hommes ne naissent pas avec autant de génie dans un païs que dans un autre, et que dans le même païs ils ne naissent pas avec autant de génie dans un temps que dans un autre temps. La seconde ne me paroît pas moins forte que la premiere. C’est qu’il arrive des jours où les hommes portent en peu d’années jusqu’à un point de perfection surprenant les arts et les professions qu’ils cultivoient presque sans aucun fruit depuis plusieurs siecles. Ce prodige survient sans que les causes morales fassent rien de nouveau à quoi l’on puisse attribuer un progrès si miraculeux. Au contraire, les arts et les sciences retombent quand les causes morales font des efforts redoublez pour les soûtenir sur le point d’élevation, où il semble qu’une influence secrete les eût portez.