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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/188

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éteincelle de génie. Les beautez qu’on tire du nud dans les corps representez en action, n’avoient point été imaginées de personne. On n’avoit point fait encore aucune découverte dans le clair-obscur ni dans la perspective aerienne, non plus que dans l’élegance des contours et dans le beau jet des draperies. Les peintres sçavoient arranger les figures d’un tableau, mais c’étoit sans sçavoir les disposer suivant les regles de la composition pittoresque aujourd’hui si connuës. Avant Raphaël et ses contemporains, le martyre d’un saint n’émouvoit aucun des spectateurs. Les assistans que le peintre introduisoit à cette action tragique, n’étoient là que pour remplir l’espace de la toile que le saint et les bourreaux laissoient vuide. à la fin du quinziéme siecle, la peinture qui s’acheminoit vers la perfection à pas si tardifs, que sa progression étoit comme imperceptible, y marcha tout-à-coup à pas de géant. La peinture encore gothique a commencé les ornemens de plusieurs édifices, dont les derniers embelissemens sont les chef-d’ œuvres de Raphaël et de ses contemporains. Le cardinal Jean De Medicis,