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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/191

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eût fondé depuis peu de nouvelles academies, ni proposé aux peintres de nouveaux prix. Les influences heureuses qui se répandoient alors sur la peinture, furent chercher Le Correge dans son village pour en faire un grand peintre d’un caractere particulier. Il osa le premier mettre des figures véritablement en l’air, et qui plafonnent , comme disent les peintres. Raphaël en peignant les nopces de Psyché sur la voûte du sallon du petit farnese, a traité son sujet comme s’il étoit peint sur une tapisserie attachée à ce plafond. Le Correge met des figures en l’air dans l’assomption de la vierge qu’il peignit dans la coupole de la cathédrale de Parme, et dans l’ascension de Jesus-Christ qu’il peignit dans la coupole de l’abbaïe de saint Jean de la même ville. C’est une chose qui seule pourroit faire reconnoître l’action des causes physiques dans le renouvellement des arts. Toutes les écoles qui se formoient alors, alloient au beau par des routes differentes. Leur maniere ne se ressembloit pas, quoiqu’elles fussent si bonnes qu’on seroit fâché que chaque école n’eût pas suivi la sienne.