Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les hommes qui s’étoient fait un nom distingué étoient même plus exposez que les autres dans les proscriptions et durant toutes les horreurs des premieres années du regne d’Auguste. Ciceron qui fut égorgé dans les temps malheureux dont parle Virgile mourut la victime de ses talens. Horace avoit trente-cinq ans lorsque la bataille d’Actium se donna. La magnificence d’Auguste encouragea bien les grands poëtes à travailler, mais ils étoient devenus déja de grands hommes avant cet encouragement. Ce qui pourroit achever de convaincre que les causes morales ne font que concourir avec une autre cause seconde, encore plus efficace qu’elles, au progrès surprenant que les arts et les lettres font en certains siecles, c’est que les arts et les lettres retombent quand les causes morales font les derniers efforts pour les soûtenir sur le point d’élevation