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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/200

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de Venise, de Rome, de Parme et de Boulogne, où les grands sujets se multiplioient si facilement dans les bons temps, en sont aujourd’hui dénuées. Cette décadence est arrivée précisément en des temps où l’Italie joüissoit des jours les plus heureux dont elle ait joüi depuis la destruction de l’empire romain par les barbares. Toutes les conjonctures qui décideroient de la destinée des beaux arts, s’il étoit vrai que cette destinée dépendît uniquement des causes morales, concouroient à les faire fleurir quand ils y sont tombez en décadence. Ce fut depuis l’expedition de notre roi Charles Viii à Naples, jusqu’à la paix faite à Cambrai en mil cinq cens vingt-neuf, entre Charles-Quint et François I laquelle fut bien-tôt suivie de la derniere révolution de l’état de Florence, que les guerres désolerent l’Italie. Durant trente-quatre ans, l’Italie, pour me servir de l’expression familiere à ses historiens, fut foulée aux pieds par les nations barbares. Le roïaume de Naples fut conquis quatre ou cinq fois par differens princes, et l’état de Milan changea de maître