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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/204

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d’entreprendre le recensement des poëtes vivans. Si nous remontons au siecle d’Auguste, nous verrons que les lettres, les arts, et principalement la poësie, tomberent en décadence, quand tout conspiroit à les soûtenir. Ils dégenererent durant les plus belles années de l’empire romain. Bien des gens pensent que les lettres et les arts perirent ensevelis sous les ruines de cette monarchie renversée et devastée par les peuples septentrionaux. On suppose donc que les inondations des barbares, suivies du bouleversement entier de la societé par tout où ils s’établirent, ôterent aux peuples conquis les commoditez necessaires pour cultiver les lettres et les arts, et même l’envie de le faire. Les arts, dit-on, ne peuvent subsister en un païs dont les villes sont changées en campagnes, et les campagnes en deserts. Cette opinion, pour être communément reçûë, n’en est pas moins fausse. Les opinions fausses en histoires, s’établiss