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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/203

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ne se trouva pas bien éloigné de leur midi. Je ne veux point prévoir la décadence de notre siecle, quoiqu’un homme qui a beaucoup d’esprit ait écrit, il y a déja plus de quarante ans, en parlant des beaux ouvrages que ce siecle a produit. il en faut convenir de bonne foi, il y a environ dix ans que ce bon temps est passé. M Despreaux avant que de mourir, vit prendre l’essort à un poëte lyrique né avec les talens de ces anciens poëtes, à qui Virgile donne une place honorable dans les champs élisées, pour avoir enseigné les premiers la morale aux hommes encore féroces. Les ouvrages de ces anciens poëtes qui furent un des premiers liens de la societé, et qui donnerent lieu à la fable d’Amphion, ne contenoient pas des maximes plus sages que les odes de l’auteur dont je parle, à qui la nature ne sembloit avoir donné du génie que pour parer la morale et pour rendre aimable la vertu. D’autres qui vivent encore mériteroient que je fisse une mention honorable de leurs ouvrages, mais comme dit Velleius Paterculus, en un cas à peu près pareil, vivorum censura difficilis . Il est trop délicat