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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/215

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n’en vouloit qu’aux grands de l’état. L’envie que les plus cruels avoient d’être bien avec le peuple, et qui les obligeoit à rechercher sa faveur en lui donnant toutes sortes de fêtes et de spectacles, les engageoit à procurer l’avancement des lettres et des arts. Quant à ces guerres civiles dont on parle tant, la plûpart se firent hors de l’Italie, et elles furent terminées en deux campagnes. Elles n’ont pas troublé quarante années des trois cens années qu’on compte depuis Auguste jusqu’à Gallien. La guerre civile d’Othon contre Vitellius, et celle de Vitellius contre Vespasien, qui ne durerent pas mises ensemble, l’espace de neuf mois, ne purent certainement pas préjudicier aux lettres et aux beaux arts autant que les guerres civiles du grand Pompée et de ses enfans contre Cesar, autant que la guerre civile de Modene, et que les autres guerres civiles que fit Auguste contre les meurtriers de Cesar, et contre Marc-Antoine. Cependant les guerres civiles où Cesar et Auguste eurent part, n’arrêterent pas le progrès des lettres et des arts. La mort de Domitien fut l’ouvrage d’un complot de valets, et le lendemain