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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/227

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plus interrompuë que par la guerre de Mithridate et par les guerres civiles des romains qui donnerent à differentes reprises quatre ou cinq ans d’inquietudes à diverses provinces. Au plus tard les lettres et les arts auroient dû se relever sous le regne d’Auguste qui les fit fleurir à Rome. La Grece après la bataille d’Actium, joüit durant trois siecles de ses jours les plus tranquilles. Sous la plûpart des empereurs romains, la soumission de la Grece à l’empire, fut plûtôt une mouvance qui assuroit la tranquillité publique qu’un asservissement à charge aux particuliers et préjudicable à la societé. Les romains ne tenoient pas un corps de troupes dans la Grece, comme ils en tenoient en d’autres provinces. La plûpart des villes s’y gouvernoient par leurs anciennes loix, et generalement parlant, de toutes les dominations étrangeres aucune ne fut jamais moins à charge aux peuples soumis que la domination des romains. C’étoit un gouvernail plûtôt qu’un joug. Enfin, les guerres que les athéniens, les thebains et les lacedemoniens s’étoient faites. Celles de Philippe contre les autres grecs, avoient été bien plus funestes par leur