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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/228

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durées et par leurs évenemens, que celles qu’Alexandre, ni que celles que ses successeurs ou les romains firent dans la Grece. Cependant ces premieres guerres n’avoient pas empêché les arts et les sciences d’y faire ces progrez qui font encore tant d’honneur à l’esprit humain. Tout ce que vous venez d’alleguer, me répondra-t-on, ne prouve point que sous les Antonins et sous leurs successeurs, les grecs n’eussent pas autant de génie qu’en avoient Phidias et Praxitéle, mais leurs artisans avoient dégeneré, parce que les romains avoient transporté à Rome les chef-d’ œuvres des grands maîtres, et qu’ils avoient ainsi dépoüillé la Grece des objets les plus capables de former le goût et d’exciter l’émulation des jeunes ouvriers. La seconde guerre punique duroit encore quand Marcellus fit transporter à Rome les dépoüilles des portiques de Syracuse, lesquelles donnerent à quelques citoïens romains un goût pour les arts, qui devint bien-tôt à Rome un goût universel, et qui fut cause dans la suite de tant de dépredations. Ceux là mêmes qui ne connoissent pas le mérite des s