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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/230

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commun tous les goûts des grecs. Dès le temps de la république il y eut plus d’un Verres exerçant les droits de conquête sur des provinces obéïssantes. Qu’on voïe dans la quatriéme oraison de Ciceron contre ce brigand, la description de ses excez. La licence, loin de finir à Rome avec le gouvernement républiquain, devint un brigandage effrené sous plusieurs empereurs. On sçait avec combien d’impudence Caligula pilla les provinces. Neron envoïa Carinas et Acratus, deux connoisseurs , dans la Grece et dans l’Asie, exprès pour y enlever les beaux morceaux de sculpture qui pouvoient y être restez, et dont il vouloit orner ses nouveaux bâtimens. On ôtoit donc aux pauvres grecs, comme le dit Juvenal, jusqu’à leurs penates. On ne leur laissoit pas les moindres petits dieux qui valussent quelque chose. Tous ces faits sont véritables, mais il étoit