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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/232

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en esprit de finesse. Les grecs, au talent de s’entre-nuire près, étoient redevenus grossiers. Durant les six derniers siecles de l’empire de Constantinople ils étoient moins habiles, principalement dans les arts, qu’ils ne l’avoient été aux temps d’Amintas roi de Macedoine. Il est vrai que le siecle heureux de la Grece a duré plus long-tems que le siecle d’Auguste et que le siecle de Leon X. Les lettres s’y sont même soûtenuës long-tems après la chute des beaux arts, parce que generalement parlant, les grecs dans tous les temps sont nez avec plus d’esprit que les autres hommes. Il semble que la nature ait une force dans la Grece qu’elle n’a pas dans les autres contrées, et qu’elle y donne plus de substance aux alimens et plus de malignité aux poisons. Les grecs ont poussé le vice et la vertu plus loin que les autres hommes. La ville d’Anvers a été durant un temps l’Athenes des païs en déça les monts. Mais quand Rubens commença de rendre son école fameuse, les causes morales n’y faisoient rien d’extraordinaire en faveur des arts. Si c’étoit l’état florissant des villes et des roïaumes, qui seul amenât la perfection des beaux arts, la peinture devoit être en