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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/262

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s. Cet air quoique très-sain pour les naturels du païs, est un poison lent pour certains étrangers. Qui n’a point entendu parler du tabardillo qui est une fievre accompagnée des simptômes les plus fâcheux et qui attaque presque tous les europeans quelques semaines après leur arrivée dans l’Amerique espagnole ? La masse du sang formée de l’air et des nourritures d’Europe, ne pouvant pas s’allier avec l’air d’Amerique ni avec le chile formé des nourritures de ce païs, elle se dissout. On ne guérit ceux qui sont attaquez de cette maladie, très-souvent mortelle, qu’en les saignant excessivement et en les soutenant peu à peu avec les nourritures du païs. Le même mal attaque les espagnols nez en Amerique à leur arrivée en Europe. L’air natal du pere est pour le fils une espece de poison. Cette difference qui est entre l’air de deux contrées, ne tombe point sous aucun de nos sens, et elle n’est pas encore à la portée d’aucun de nos instrumens.