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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/297

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qu’ils n’habitent pas sur la même terre qu’habitoient les bataves et les anciens frisons, bien qu’ils demeurent dans le même païs. L’isle des Bataves étoit bien un païs bas, mais il étoit couvert de bois. Pour la partie du païs des anciens frisons qui fait aujourd’hui la plus grande portion de la province de Hollande, sçavoir celle qui est comprise entre l’ocean, le Zuiderzée et l’ancien lit du Rhin qui passe à Leyde, elle étoit alors semée de collines creuses en dedans, et c’est ce qu’on a voulu exprimer par le mot de Holland introduit dans le moïen âge. Il signifie une terre vuide en langue du païs. Tacite nous apprend que le bras du Rhin dont je parle, celui qui séparoit alors la Frise de l’isle des Bataves conservoit la rapidité que ce fleuve a dans son cours, et c’est une preuve que le païs étoit montueux. La mer s’étant introduite dans ces cavitez, elle a fait abîmer la terre, qui ne s’est relevée au-dessus de la surface des eaux qui la couvrirent après sa dépression, qu’à l’aide des sables que les flots de la mer y ont apportez, et du limon que les fleuves y ont laissé en l’inondant fr