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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/310

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comme le mélange et la proportion de ces levains ne sont pas toujours les mêmes, les fermentations ne sçauroient aboutir toujours à une même production. Ainsi les émanations de la même terre ne sçauroient être toujours les mêmes dans la même contrée. Elles y doivent être sujettes à divers changemens. L’expérience donne un grand poids à ce raisonnement. La même terre envoïe-t-elle toutes les années dans l’air la même quantité de ces exhalaisons qui sont la matiere des foudres et des éclairs ? Comme il est des païs plus sujets au tonnerre que d’autres, il est aussi des années où il tonne dix fois plus souvent dans le même païs qu’en d’autres années. à peine entendit-on deux coups de tonnerre à Paris l’été de 1716. Il y a tonné trente fois et plus l’été de 1717. La même chose est vraïe des tremblemens de terre. Les années sont-elles également pluvieuses dans le même païs ? Qu’on voïe dans les almanachs de l’observatoire la difference qui se trouve entre la quantité de pluïe qui tombe à Paris dans le cours d’une année, et la quantité qui en tombe dans une autre année. Cette difference va quelquefois à près des deux tiers. On ne