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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/321

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de nos camps, n’est-on pas tenté de dire que la chose arrive ainsi ? Il ne faut point alléguer que c’est la molesse de l’éducation qui énerve les corps. Est-ce d’aujourd’hui que les peres et les meres choïent trop leurs enfans, et les enfans de toute condition n’étoient-ils pas élevez par leurs parens dans les tems dont je parle, ainsi que le sont ceux d’aujourd’hui ? Ne seroit-ce point parce que les enfans naissent plus délicats, que l’expérience fait prendre des précautions plus scrupuleuses pour les conserver ? Il est naturel qu’un pere et une mere apportent à l’éducation physique de leurs enfans les mêmes attentions et les mêmes soins dont ils se souviennent d’avoir eu besoin. Il est naturel qu’ils jugent de la délicatesse de leurs enfans, par la délicatesse dont ils ont été durant leur enfance. L’expérience seule peut en apprenant que ces soins ne suffisent plus, nous faire penser qu’il faut emploïer plus d’attention et plus de ménagement pour la conservation de nos enfans qu’on n’en a eu pour la nôtre. L’impulsion de la nature à laquelle on ne resiste gueres, ne fait-elle pas aimer encore aujourd’hui les exercices qui fortifient le corps à ceux à qui