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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/322

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elle a donné une santé capable de les soutenir ? Pourquoi le commun du monde les néglige-t-il aujourd’hui ? Enfin notre molesse vient-elle de notre genre de vie, ou bien est-ce parce que nous naissons plus foibles par l’estomac et par les visceres que nos ayeux, que chacun dans sa condition cherche de nouvelles préparations d’alimens, des nourritures plus aisées, et que les abstinences que ces ayeux observoient sans peine, sont aujourd’hui réellement impraticables au tiers du monde. Pourquoi ne pas croire que c’est le physique qui donne la loi au moral ? Je crois donc que le genre de vie, que la mode de se vêtir plus ou moins en certaines saisons qui a lieu successivement dans le même païs, dépend de la vigueur des corps qui les fait souffrir principalement du froid, plus ou moins, suivant qu’ils sont plus ou moins robustes. Il y a cinquante ans que les hommes ne s’habilloient pas aussi chaudement en France durant l’hyver qu’ils s’habillent aujourd’hui, parce que les corps y étoient communément plus robustes et moins sensibles aux injures du froid. j’ai observé, dit Chardin dans mes voyages… etc. . Quand les