Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages.

non seulement le public juge d’un ouvrage sans interêt, mais il en juge encore ainsi qu’il en faut décider en general, c’est-à-dire par la voïe du sentiment, et suivant l’impression que le poëme ou le tableau font sur lui. Puisque le premier but de la poësie et de la peinture est de nous toucher, les poëmes et les tableaux ne sont de bons ouvrages qu’à proportion qu’ils nous émeuvent et qu’ils nous attachent. Un ouvrage qui touche beaucoup doit être excellent à tout prendre. Par la même raison l’ouvrage qui ne touche point et qui n’attache pas ne vaut rien, et si la critique n’y trouve point à reprendre des fautes contre les regles, c’est qu’un ouvrage peut être mauvais sans qu’il y ait des fautes contre les regles, comme un ouvrage plein de fautes contre les