Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/377

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne sçauroient persuader qu’un ouvrage plaise lorsqu’on sent qu’il ne plaît pas, comme ils ne peuvent jamais faire accroire que l’ouvrage qui interesse, n’interesse pas.


du jugement des gens du métier.

après avoir parlé des jugemens du public sur un ouvrage nouveau, il convient de parler des jugemens que les gens du métier en portent. La plûpart jugent mal des ouvrages pris en general, par trois raisons. La sensibilité des gens du métier est usée. Ils jugent du tout par voïe de discussion. Enfin ils sont prévenus en faveur de quelque partie de l’art, et ils la comptent dans les jugemens generaux qu’ils portent pour plus qu’elle ne vaut. Sous le nom de gens du métier, je comprens ici, non-seulement les personnes qui composent ou qui peignent, mais encore un grand nombre de ceux qui écrivent sur les poëmes et sur les tableaux. Quoi, me dira-t-on, plus on est ignorant en poësie et en peinture, plus on