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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/403

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et quelques beaux esprits, ont fait encore mieux pour bien convaincre le public que certains opera de Quinault fussent des poëmes aussi excellens que le peuvent être des opera. Eux-mêmes ils en ont faits qui se sont trouvez inferieurs de beaucoup à ceux de Quinault. Il y a cinquante ans qu’on n’osoit dire que Quinault fut un poëte excellent en son genre. On n’oseroit dire le contraire aujourd’hui. Parmi les opera sans nombre qui se sont faits depuis lui, il n’y a que Thetis et Pelée, Iphigénie, les fêtes vénitiennes et l’Europe galante, que le monde mette à côté des bons opera de cet aimable poëte. Si nous voulons examiner l’histoire des poëtes qui font l’honneur du parnasse françois, nous n’en trouverons pas qui ne doive au public la fortune de ses ouvrages. Les gens du métier ont été long-temps contre lui. Le public a long-temps admiré le Cid avant que les poëtes voulussent convenir que la piece fut remplie de choses admirables. Combien de méchantes critiques et de comédies encore plus mauvaises, les rivaux de Moliere ont-ils composées contre lui ? Racine a-t-il mis au jour une tragédie dont on n’ait pas imprimé