Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/409

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de Rome n’en sçait point assez pour refuter méthodiquement leurs faux raisonnemens, il en sçait assez du moins pour en sentir l’erreur, et il s’informe après l’avoir sentie de ce qu’il faut dire pour la refuter. D’un autre côté les gens du métier deviennent plus circonspects lorsqu’ils sentent qu’ils ont affaire avec des hommes éclairez. Ce n’est point parmi les théologiens que les novateurs entreprennent de faire des proselites de bonne foi. Le peintre qui travaille dans Rome, parvient donc bien-tôt à la réputation dont il est digne, principalement quand il est italien. Les italiens presque aussi amoureux de la gloire de leur nation que les grecs le furent autrefois, sont très-jaloux de cette illustration qu’un peuple s’acquiert par la science et par les beaux arts. Quant aux sciences, il faut bien que tous les italiens tombent d’accord de ce qu’a écrit Monsieur Ottieri dans l’histoire de la guerre allumée, au sujet de la succession de Charles Ii roi d’Espagne. Cet auteur après avoir dit que les italiens ne doivent plus appeller les habitans des provinces situées au nord comme