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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/410

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au couchant de l’Italie, les barbares, mais les ultramontains, à cause de la politesse qu’ils ont acquise, ajoute. Mais les italiens ne pensent pas de même sur les beaux arts. Tout italien devient donc un peintre pour les tableaux d’un peintre étranger. Il plaint même, pour ainsi dire, les idées capables de faire beaucoup d’honneur à l’inventeur, d’être nées dans d’autres cerveaux que dans les cerveaux de ses compatriotes. Un de mes amis fut le témoin oculaire de l’avanture que je vais raconter. Personne n’ignore les malheurs de Bellizaire, réduit à demander l’aumône sur les grands chemins, après avoir souvent commandé avec des succez éclatans les armées de l’empereur Justinien. Vandyck a fait un grand tableau de chevalet, où cet infortuné general est représenté dans la posture d’un mandiant qui tend la main devant les passans. Chacun des personnages qui le regardent y paroît ému d’une compassion