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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/429

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par la morale excellente de ses comédies. Il le loüe d’avoir été second en bonnes maximes, d’avoir mis dans ses pieces peu de séductions, et d’y traiter l’amour comme un égarement. Les athéniens n’ont-ils pas été en droit d’avoir égard à la morale de leurs poëtes comiques en leur distribuant le prix ? Pour Euripide, les meilleurs poëtes dramatiques de la Grece furent ses contemporains, et ce sont leurs pieces, qui probablement ont gagné le prix contre les siennes. On a donc tort de mettre Euripide et Menandre à la tête des poëtes dédaignez par les spectateurs, afin de consoler par l’égalité des destinées ceux de nos auteurs dramatiques, sur les ouvrages desquels le public s’explique quelquefois hautement et désagréablement. J’ai encore une raison à dire contre l’objection que je refute. C’est que le théatre de ces temps-là n’étoit pas un tribunal à comparer au nôtre. Comme les théatres des anciens étoient très-vastes et qu’on y entroit sans païer, l’assemblée y dégeneroit en une véritable cohuë