Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/430

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pleine de gens sans attention, et par consequent toujours prêts à distraire ceux qui auroient été capables d’en avoir. Horace nous dit que le fracas des vents déchaînez dans les forêts du mont Saint-Ange, et le mugissement de la mer agitée, ne faisoient pas plus de bruit que ces assemblées tumultueuses. Quels comédiens, dit-il, ont la voix assez forte pour s’y faire entendre ? Le bas étage des citoïens qui s’ennuïoit, parce qu’il ne s’occupoit pas à suivre la piece, demandoit quelquefois à grands cris dès le troisiéme acte des divertissemens qui fussent plus à sa portée, et il insultoit même à ceux qui vouloient faire continuer les comédiens. On peut voir dans la suite du passage d’Horace que nous avons allegué, et dans le prologue de l’Hecyre dont la représentation fut interrompuë deux fois par ces saillies fougueuses du peuple, la description