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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/445

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peut arriver dans une langue dès que sa syntaxe est devenuë reguliere, ne sçauroit plus tomber que sur des mots. Les uns vieillissent, d’autres redeviennent à la mode, on en fabrique de nouveaux, et l’on altere l’ortographe de quelques autres pour en adoucir la prononciation. Horace a fait l’horoscope de toutes les langues quand il a dit en parlant de la sienne. L’usage est toujours le maître des mots, mais il l’est rarement des regles de la syntaxe. Or, des mots vieillis ne font point abandonner la lecture d’un auteur qui a construit ses phrases regulierement, ou qui même s’est approché dans leur construction de la régularité. Ne lisons-nous pas encore avec plaisir Amiot ? Je le dirai ici en passant, ce n’est point parce que les auteurs latins du second siecle et ceux des siecles suivans, se sont servis de mots nouveaux, ou qu’ils n’ont pas