Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les inventions dont ils ne sont pas reconnus les auteurs. Je puis refuser aux philosophes l’honneur de toutes les découvertes faites depuis trois cens ans, qui n’ont pas été publiées sous le nom de quelque sçavant. Comme ils écrivent et comme leurs amis écrivent aussi, le public est informé de leurs découvertes, et on lui apprend bien-tôt à quel illustre il a l’obligation des moins importantes. Ainsi je puis refuser aux philosophes d’être les inventeurs des sas des écluses trouvées il y a deux cens ans, et qui sont non-seulement d’une utilité infinie dans le commerce, mais qui ont encore donné lieu à tant de remarques sur la nature et sur la pente des eaux. Je puis leur dénier d’être les inventeurs des moulins à eau et à vent, comme des horloges à poids et à balancier, qui ont tant aidé aux observations de tout genre, en donnant moïen de mesurer toujours le temps avec exactitude. Ce ne sont point eux non plus qui ont trouvé la poudre à canon, qui a donné lieu à tant d’observations sur la nature de l’air, ni plusieurs autres inventions dont on ne connoît pas certainement les auteurs, mais qui ont beaucoup contribué à perfectionner les sciences naturelles. Secondement, je