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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/471

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nous ne raisonnons mieux qu’ils ne raisonnoient que dans les choses où nous sommes plus instruits qu’eux, soit par l’expérience soit par la revelation, c’est-à-dire, dans les sciences naturelles et dans les differentes parties de la théologie. Afin de prouver que nous raisonnons mieux que les anciens, il faudroit faire voir que c’est à la justesse du raisonnement, et non point au hazard ou aux expériences fortuites que nous devons la connoissance des veritez que nous sçavons et qu’ils ignoroient. Mais loin qu’on puisse faire voir qu’on ait l’obligation des nouvelles découvertes à des philosophes qui soient parvenus aux veritez naturelles les plus importantes par des recherches méthodiques, et par le secours de l’art si vanté, d’enchaîner des conclusions, on peut prouver le contraire. On peut montrer que ces inventions et ces découvertes originales, pour ainsi dire, ne sont dûës qu’au hazard, et que nous n’en avons profité qu’en qualité de derniers venus. Premierement, on ne me reprendra point de dénier aux philosophes et aux sçavans qui recherchent méthodiquement les secrets de la nature, toutes