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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/483

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n’étoit philosophe, même philosophe aristotelicien. On voit donc par ce que je viens d’exposer, que les connoissances que nous avons dans les sciences naturelles, et que les anciens n’avoient pas, que la verité qui est dans les raisonnemens que nous faisons sur plusieurs questions de physique, et qui n’étoit pas dans ceux qu’ils faisoient sur les mêmes questions, sont dûës au hazard et à l’expérience fortuite. Les découvertes qui se sont faites par ce moïen ont été long-temps à germer, pour ainsi dire. Il a fallu qu’une découverte en attendît une autre pour produire tout le fruit qu’elle pouvoit donner. Une expérience n’étoit pas assez concluante sans une autre qui n’a été faite que long-temps après la premiere. Les dernieres inventions ont répandu une lumiere merveilleuse sur les connoissances qu’on avoit déja. Heureusement pour notre siecle il s’est rencontré dans la maturité des temps, et quand le progrès des sciences naturelles étoit le plus rapide. Les lumieres resultantes des inventions précedentes, après avoir fait séparément une certaine progression, commencerent de se combiner il y a soixante ou qu