Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/484

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

atre-vingt ans. Nous pouvons dire de notre siecle ce que Quintilien disoit du sien. Par exemple, le corps humain étoit assez connu du tems d’Hippocrate pour lui donner une notion vague de la circulation du sang, mais il n’étoit pas encore assez développé pour mettre ce grand homme au fait de la verité. On voit par ses écrits qu’il l’a plûtôt dévinée que comprise, et que loin de pouvoir l’expliquer distinctement à ses contemporains, il ne la concevoit pas lui-même bien nettement. Servet, si connu par son impieté et par son supplice, étant venu plusieurs siecles après Hippocrate, il a eu une notion bien plus distincte de la circulation du sang, et il l’a décrite assez clairement dans la préface de la seconde édition du livre pour lequel Calvin le fit brûler à Geneve. Harvée venu soixante ans après Servet a pû nous expliquer encore