Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/512

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Cette approbation s’étoit déja changée en admiration dès le temps de Quintilien, qui écrivoit environ quatre-vingt-dix ans après Virgile. Juvenal, contemporain de Quintilien, nous apprend que de son temps on faisoit déja lire aux enfans dans les écoles, Horace et Virgile. Cette admiration a toujours été en augmentant. Cinq cens ans après Virgile et dans un siecle où le latin étoit encore la langue vulgaire, on parloit de ce poëte avec autant de veneration que les personnes les plus prévenuës de son mérite en peuvent parler aujourd’hui. Les institutes de Justinien, le plus respecté des livres prophanes, nous apprennent que les romains entendoient parler de Virgile toutes les fois qu’ils disoient le poëte absolument et par excellence, comme les grecs entendoient parler d’Homere toutes les fois qu’ils usoient de la même expression.