Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/548

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polonois raisonneur, vienne à bout de persuader à ses compatriotes qu’on est capable de juger d’un poëme dont on n’entend point la langue, après en avoir lû la traduction et la critique, ils ne manqueront pas de prononcer que Chapelain est meilleur poëte que le grand Corneille. Ils nous traiteront de gens esclaves des préjugez, parce que nous ne nous rendrons pas à leur décision. Que penser d’une procedure laquelle donne lieu à de pareils jugemens ?


des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens.

quant à ces défauts que nous croïons voir dans les poemes des anciens, et que déja nous comptons par nos doigts, il peut bien être vrai que souvent nous nous trompions en plus d’une maniere. Quelquefois nous reprocherons au poete comme des fautes qu’il auroit faites dans sa composition, d’y avoir inseré plusieurs choses que le temps où il vivoit, et les égards