Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/573

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à leur tour. Le secours que donne la perfection où l’un des arts dont nous parlons est arrivé, ne sçauroit mener les esprits ordinaires aussi loin que la supériorité de lumieres et de vûës naturelles, peut porter un homme de génie. Telles sont les professions du peintre, du poëte, du general d’armée, du musicien, de l’orateur, et même celle du médecin. On devient grand general et grand orateur dès qu’on exerce ces professions avec le génie qui leur est propre, en quelque état qu’on puisse trouver l’art qui enseigne à les bien faire. Le mérite des ouvriers illustres et des grands hommes dans toutes les professions dont je viens de parler, dépend principalement de la portion de génie qu’ils ont apportée en naissant, au lieu que le mérite du botaniste, du physicien, de l’astronome et du chymiste, dépend principalement de l’état de perfection où les découvertes fortuites et le travail des autres ont porté la science qu’ils entreprennent du cultiver. L’histoire confirme ce que j’ai avancé ici sur toutes les professions qui dépendent principalement du génie. Parmi les professions que j’ai citées