Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/574

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comme ressortissantes principalement du génie, celle du medecin paroît la plus dépendante de l’état où est la médecine quand un certain homme vient à la professer. Cependant quand on entre dans le détail de cet art, on trouve que ses operations sont encore plus dépendantes du génie, à proportion duquel chaque medecin profite des connoissances des autres et de ses propres expériences, qu’elles ne le sont de l’état où est la médecine quand il la fait. Les trois parties de la médecine sont la connoissance des maladies, celle des remedes et l’application du remede convenable à la maladie qu’on veut guérir. Les découvertes qui se sont faites depuis Hippocrate dans l’anatomie et dans la chymie, facilitent beaucoup la connoissance des maladies. On connoît encore aujourd’hui une infinité de remedes dont Hippocrate n’entendit jamais parler, et dont le nombre surpasse de beaucoup celui des remedes qu’il connoissoit et que nous avons perdus. La chymie a fourni une partie de ces remedes nouveaux, et nous devons l’autre aux regions qui ne sont connuës des europeans que depuis deux siecles. Nos médecins conviennent néanmoins que les aphorismes d’Hippocrate sont l’ouvrage d’