Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ses tableaux sont très-défectueux dans ces deux parties. Ses ouvrages ne sont beaux que par endroits, parce que n’aïant pas imaginé tout son plan, mais l’aïant fait seulement piece à piece, rien n’y est ensemble. C’est en vain qu’un pareil sujet fait son apprentissage sous le meilleur maître, il ne sçauroit faire dans une pareille école les mêmes progrès qu’un homme de génie fait dans l’école d’un maître médiocre. Celui qui enseigne, comme le dit Quintilien, ne sçauroit communiquer à son disciple le talent de produire et l’art d’inventer, qui font le plus grand mérite des peintres et des orateurs. Le peintre peut donc faire part des secrets de sa pratique, mais il ne sçauroit faire part de ses talens pour la composition et pour l’expression. Souvent même l’éleve dépourvû du génie ne peut atteindre la perfection où son maître est parvenu dans la mécanique de