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d’un robinet adapté à la trachée, de pénétrer dans les poumons, ces modifications ne se font pas, et l’animal ne tarde pas à mourir. Un sujet ainsi asphyxié, peut-être ramené à la vie, en envoyant au cerveau, par les artères, du sang vermeil d’un autre animal de même espèce ; le sang transfusé de la sorte ne tarde pas à prendre tous les caractères du sang noir. Si on laisse un libre accès à l’air pour se rendre dans les poumons d’un animal chez lequel on aura transformé la masse totale du sang en sang veineux, par le moyen sus-indiqué, nous verrons bientôt le sang artériel apparaître et les fonctions se rétablir.

Le phosphate de soude, le nitre, le borate de soude peuvent communiquer au sang noir la couleur vermeille caractéristique du sang artériel ; mais ces composés ne lui communiquent jamais les propriétés physiologiques de ce dernier. Dans l’économie animale, la couleur vermeille est toujours un indice certain des propriétés vivifiantes du sang. Cette teinte peut varier d’intensité, suivant la température des contrées qu’on habite.

Nous pouvons tirer les conclusions suivantes de l’étude comparative du sang veineux et du sang artériel : 1o L’oxygène tenu en dissolution dans le sang est le seul principe vivifiant.

2o Le sang artériel étant chargé d’une quantité plus considérable d’oxygène, doit être préféré au sang veineux.

3o Les globules étant les porte oxygène, sont le seul élément actif du fluide nourricier.

Le sang veineux ne doit cependant pas être rejeté. La phlébotomie est une opération très simple, que tout le monde peut pratiquer ; et de plus, il est très facile d’arrêter l’hémorrhagie volontaire qu’on a provoquée. Le sang noir peut, au contact de l’air, acquérir les propriétés du sang artériel.