Aller au contenu

Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

joué ce rôle, elle serait, sans doute, encore debout ; elle a fini par les abus et par la corruption et notamment par la plus grande injustice en cette matière qui nous occupe. Je ne doute pas que le régime actuel finirait de même s’il suivait la même voie. Notre féodalité financière exploitant le travail plutôt qu’elle ne le dirige et ne vient à son aide, s’est engagée dans une voie dangereuse, que sa forme républicaine ne peut pas masquer indéfiniment. Pour faciliter la formation de la petite propriété, maintenir au moins celle qui existe encore, la réforme fiscale est présentée comme l’un des moyens ; qu’on ajoute à celui-là ceux que l’expérience peut conseiller, et l’on verra bientôt une aisance relative, une possibilité de vivre sans le souci cuisant et décourageant du lendemain, succéder à la misère qui démoralise.



Sous le chapitre 9, exposant la statistique des successions déclarées en 1900, M. de Resnes fait remarquer qu’il y a, en France, un très petit nombre de gens riches et il ajoute :

Tandis que j’en tire cette conclusion, qu’il est impossible et injuste de leur faire supporter presque uniquement le poids de l’impôt, M. Dufay, au contraire, réclame que par un système fiscal tyrannique et injuste, on les réduise à la médiocrité, sinon à la pauvreté générale. Comment qualifier un tel système, sinon de brigandage légal et organisé ? Une chose en tout cas est bien évidente, c’est que les très rares grosses fortunes, sont essentiellement mobilières, provenant de la spéculation et de l’accaparement