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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/328

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à perte de vue sur de prétendues difficultés que l’on attribue à l’impôt sur le revenu. L’exemption d’impôt, sur le nécessaire surtout, doit être introduite dans la législation. Notre système actuel a fait assez de mal, a produit une situation assez dangereuse pour qu’il soit grand temps d’aviser.



Or, M. de Resnes, au contraire, croit que les conditions actuelles ne sont pas favorables à une réforme :

« Aujourd’hui, fort heureusement, dit M. Dufay, la crise économique et sociale que nous traversons n a pas l’imprévu et l’intensité de celle du XVIIIe siècle. Nous avons l’expérience chez nous et chez nos voisins, une richesse générale et supérieure, une sorte de sagesse acquise qui nous permettent d’essayer des réformes utiles sans passer par des mesures violentes et révolutionnaires. » M. de Resnes répond :

« Il n’y a pas dans ces phrases un mot qui ne soit le contraire de la vérité. La crise que nous traversons n’a pas l’imprévu de celle du XVIIIe siècle ; mais elle a sur celle-ci une grande supériorité d’intensité. Ce qu’on a vu à la fin du XVIIIe siècle n’est que de la Saint-Jean à côté du bouleversement qui nous menace. Au XVIIIe siècle, le Tiers-État a fait une Révolution pour prendre la place des classes privilégiées. Il a, pour ce résultat, exploité la misère du peuple ; misère qu’aurait guérie parfaitement le gouvernement paternel du roi Louis XVI et le jeu