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Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/329

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naturel du progrès. Il est résulté de là, comme je l’ai dit plus haut, que la seule distinction sociale c’est la richesse. Actuellement la grande richesse et la majeure partie de la moyenne sont entre les mains du Tiers. Mais, comme pour arriver au résultat souhaité, le tiers s’est toujours assuré le concours du peuple, cette éternelle dupe, en le corrompant et en effaçant de son âme les notions de religion et de justice, il se trouve maintenant que, corrompu à point, le corrompu veut faire au corrupteur ce que celui-ci a fait aux autres. Or, le corrompu est le nombre, et il se prépare à dévorer le corrupteur. Malheureusement, les descendants des premières victimes de cette belle opération, et la Patrie elle-même, sont en jeu dans la partie, sans cela ce serait un moment d’exquise jouissance pour moi, que d’entendre craquer les os des bons bourgeois du Tiers entre les puissantes mandibules de la bête qu’ils ont déchaînée. »

Heureusement, il n’existe pas en France beaucoup de personnes attendant avec impatience le moment d’exquise jouissance qu’éprouverait M. de Resnes à entendre craquer les os des bons bourgeois du Tiers dévorés par la bête populaire. Je crois même que ce phénomène ne peut pas se produire ; je ne partage point cette démophobie qui lui fait voir les choses vraiment trop en noir ; je préfère lui avouer une jouissance plus délicate, celle de voir autour de moi moins de misère, plus d’aisance, plus de plaisir de vivre, dût cette jouissance là me coûter quelques impôts de plus et augmenter aussi ceux de M. de