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après la mort de Richard Davenport, par Ed. Mainwaring et Sir William Bagot. Ayant constaté qu’il ne renfermait rien de relatif « à leurs pupilles, » c’est-à-dire sans doute aux héritiers de Davenport, ils le scellèrent de nouveau. En 1784, six ans après la mort de Rousseau, le même Bagot, devenu Lord Bagot[1], se fit remettre le testament qu’il était curieux d’examiner. A-t-il eu soin de le rendre ensuite au membre de la famille Davenport qui le lui avait communiqué, ou bien le document serait-il demeuré parmi ses propres archives de famille ? Les renseignements font défaut pour répondre à cette question. Lorsqu’en 1874 le British Museum acquit, chez le libraire, des lettres adressées à R. Davenport par plusieurs correspondants et quelques papiers laissés par Jean-Jacques à Wootton, il y avait dans la liasse les diverses annexes[2] que je viens de signaler, et aussi une enveloppe portant la suscription « Testament de Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève », mais cette enveloppe[3] était vide. Au cas où l’on remettrait un jour la main sur l’acte qu’elle contenait, il est certain qu’on y trouverait le texte rédigé en février 1763, avec les modifications de style que Rousseau apportait toujours à ses brouillons quand il les recopiait.

Du Peyrou connaissait le testament de son ami, puisqu’il a imprimé la réponse à Méreau, tirée du même manuscrit. Mais il n’en parle pas, et même il considère[4] quatre ou cinq lignes[5]

  1. Sir William Bagot, 6e baronnet, M. P. 1754-1780, créé baron Bagot 1780, † 1798 (Debrett’s Peerage, 1904).
  2. Add. ms. 29627, fol. 1, déclaration de J.-J. Rousseau ; fol. 2. : 27 mai 1766 et 8 juin 1771 ; — fol. 4-8, deux lettres d’Ed. Mainwaring à [J. Davenport], 18 août et 18 septembre 1784, au sujet du désir exprimé par Lord Bagot, et deux minutes de lettres de J. D[avenport], 8 et 26 septembre 1784, destinées l’une à Ed. Mainwaring, l’autre à Lord Bagot.
  3. Ibid., fol. 3. — Le Catalogue of additions to the manuscripts in the British Museum in the years 1854-1875, vol. II, Londres, 1877, indique, p. 686, Add. Ms. 29627 : « Will of Jean Jacques Rousseau. Fr. Holograph ; without signature or date. » La pièce ainsi désignée n’est autre que la déclaration (fol. 1) reproduite plus haut et qui accompagnait le testament proprement dit.
  4. Seconde partie des Confessions, Neuchâtel et Genève, 1790, in-8o ; Discours préliminaire, p. v.
  5. Œuvres, t. XII, p. 133 ; § 2 du no 985.