habileté à délier les sophismes ou à raisonner mathématiquement sur la latitude des formes ; ainsi s’étaient produites des œuvres aussi déconcertantes que les Questions sur les Sentences de Robert Holkot.
Parmi les théologiens de Paris, nombreux étaient ceux qui répugnaient aux complications que les Nominalistes anglais avaient introduites dans leurs commentaires sur l’œuvre de Pierre Lombard.
Adam Voddam ou Goddam était élève, et l’un des élèves préférés de Guillaume d’Ockam ; Ockam lui a dédié sa Summa Logices ad Adamum. Adam avait, à Londres, puis à Norwich, donné des leçons sur les Sentences. En publiant ces dernières leçons[1] en 1512, Johannes Majoris y loue Goddam[2] « d’avoir, dédaigneux des enchevêtrements compliqués et inutiles considérés par ses prédécesseurs (necnon præcedentium nexus intricatos et inutiles aspernatus), traité des matières positives et utiles. » Cependant, il nous apprend, tout aussitôt, que, de l’écrit sur les Sentences composé par le maître anglais, « Henri de Oyta avait, quelque cent-vingt ans auparavant extrait le suc et la moëlle ; qu’il les avait parfois abrégées, comme on le peut voir, dans la quatrième partie, au sujet de la quantité ; et que c’est cet extrait que nous appelons Les Sentences d’Adam. »
Ainsi, Henri de Oyta qui, après avoir étudié à Prague, était venu enseigner à Paris, n’avait pas cru devoir présenter aux Parisiens les leçons mêmes d’Adam ; ce qu’il en avait élagué, ce sont, sans doute, ces jeux de dialectiques si fréquents dans les leçons de Robert Holkot, et que nous ne retrouvons plus dans l’ouvrage de son compatriote et contemporain Goddam ; qu’ils y fussent nombreux avant l’œuvre simplificatrice d’Henri de Oyta, nous n’en saurions douter, caf en ces problèmes chers à la Logique anglaise, Holkot oppose souvent sa solution à celle de Maître Adam.
À la fin du xive siècle, donc, l’alliance suspecte avec le Péripatétisme, d’une part, l’amour excessif des subtilités logiques,
- ↑ Adam Goddam Super quatuor libres sententiarum. Venundantur parrhisiis a Johanne Parvo eiusdem civilatis biblîopola in vico divi Jacobi sub intersignio Lilii aurei. Cum privilegio Régis. — Colophon : Hic finem accipit egregium opus Ade in quattuor libros sententiarum impressioni datum cura et opera Johannis Barbier impressoris : impensisque lionestorum virorum Johannis petit et Johannis granion et Ponceti le preux huius aline parisiensis academie bibliopolarum in lucem prodiis a vitiorum labeculis quibus scatebat expunctum solertissirna industria disertissimi magistri nostri Johannis maioris ipsius Ade conterranei anno domini 1512 tertio nonas aprilis.
- ↑ Op. laud., Vita Ade, fol. sign. a i i, ro.
