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Page:Dulac - Faut il.pdf/20

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FAUT-IL… ?




I


Madeleine Lifert — belle fille brune dont les yeux se teintaient du gris-vert troublant des vagues de l’Atlantique — remplissait lentement une tasse de café, dont son père attendait le quotidien réconfort. C’était le 25 août 1917. Il faisait une chaleur torride. Les volets étaient clos aux fenêtres donnant sur le midi ; et, pour goûter un peu de fraicheur, les trois membres de la famille s’étaient réunis dans la seule pièce ouverte sur le nord. M. Lifert – bel homme de cinquante ans, avocat à la cour, et virtuose de la parole – en avait adopté l’exiguïté pour y méditer, en fumant de savoureux cigares. Sa femme, accablée par les 30° qui congestionnaient sa quarantaine de blonde