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DÉPARTS ET ARRIVÉES

tion qu’il avait prise d’apporter de la nourriture cachée depuis plusieurs jours dans le bois, fut retrouvé à une quinzaine de milles du camp, après qu’il eut essayé en vain de se frayer un chemin à travers la forêt pour atteindre les grandes routes. Revenu au camp, il fut condamné à vingt-huit jours de prison. Mais il faut croire que ce brave garçon avait de la suite dans les idées car, la dixième nuit de son séjour en cellule, il trouva le moyen de s’évader une deuxième fois, en pratiquant un trou dans le toit. Repris de nouveau, il fut recondamné à vingt-huit jours supplémentaires de prison.

Après ce double échec, il finit par se tenir tranquille.

Une autre tentative fut exécutée par un Allemand quelques jours avant notre départ du premier camp. Il réussit à rester en liberté pendant une quinzaine de jours et, finalement arrêté, il nous fut amené dans notre nouvel établissement.

Un jeune marin allemand exécuta pour son compte une tentative très audacieuse. Il faut savoir que tous les jours, à peu près à la même heure, des camions de fournisseurs entraient dans le camp pour porter des marchandises. Profitant d’un moment d’inattention du chauffeur, le marin se glissa sous la voiture et s’accrocha au carter. Mais son geste avait été vu par une des sentinelles postées sur une tourelle. Un coup de téléphone à la grille et, comme le camion allait la franchir, le jeune marin fut appréhendé avant d’avoir pu sortir du camp.