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ANNEXE

camps, tels ceux de Romainville, Drancy, Caen, Montreuil-Belay, au nombre d’environ 2000.

M. Georges Savaria a déclaré :

« En vérité nous étions très mal nourris : qualité et quantité insuffisantes. Ce n’est point une exagération que de dire que les Allemands ne nourrissaient pas leurs prisonniers. Voici en quoi consistaient les repas : le matin, une sorte de café fait avec du malt ; le midi, de la soupe aux choux et, le soir, du fromage synthétique fabriqué avec du charbon, ou bien un petit carré de margarine ou bien encore une cuillerée de confiture. Jamais les trois ensemble. Comme pain, nous avions chaque jour une rondelle de pain militaire pour quatre hommes. »


V

M. Ross Harkness, correspondant du TORONTO STAR, a recueilli les déclarations de M. Paul de Martigny, un vétéran du journalisme canadien-français, qui, arrêté à Paris au mois de décembre 1940 avec son épouse, a passé le terrible hiver 1940-41 au camp de Besançon. Ces déclarations ont été publiées dans LA PRESSE de Montréal du jeudi 19 octobre 1944 : En voici les passages saillants :

« PARIS 14 oct. (retardée) M. Paul de Martigny est un vieux journaliste canadien, qui a fait son apprentissage parmi les correspondants d’Ottawa. Donc, lorsqu’il raconte les horreurs de l’incarcération au fameux camp de concentration de Besançon, il ne parle pas seulement de mémoire. Il se guide sur les observations quotidiennes d’un reporter expérimenté.