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prêt, et nous venons de répondre au dernier pamphlet de monsieur Stanson.

RICHARD.

Très-bien.

TOMPSON.

Allons, finissez vos visites, et bon succès !

RICHARD.

Dans un quart d’heure je vous rejoins.

(Tompson rentre dans la salie ; Richard avec les commissaires se dirige vers une boutique à gauche, portant pour enseigne : Blacford, cordonnier.
Un commissaire frappe à la porte.)


Scène XI.

Les précédents, excepté TOMPSON ; BLACFORD, sortant de sa boutique.
BLACFORD, ouvrant.

Qu’y a-t-il pour votre service, monsieur ?

LE COMMISSAIRE.

Monsieur Blacford ?

BLACFORD.

C’est moi, monsieur.

RICHARD, s’approchant.

Monsieur Blacford, je me présente à vous comme candidat du commerce et de l’industrie. — (Mistress et miss Blacford viennent à la porte de la boutique écouter ce qui se dit.) Ce n’est plus un étranger, imposé par une famille arrogante, c’est un des vôtres qui vient solliciter vos suffrages. Puis-je compter sur votre voix ?

BLACFORD, qui l’a écouté avec attention.

Vous l’aurez.

RICHARD, au commissaire portant le registre.

Inscrivez monsieur Blacford. — (À Blacford.) Je vous remercie. — (Il lui serre la main.) Mistress Blacford permettra… — (Il l’embrasse.) Miss est déjà trop bonne Anglaise pour ne pas permettre…

(Il l’embrasse aussi, et, en s’éloignant, serre de nouveau la main à Blacford qui entre avec sa famille. Le commissaire frappe a la porte de la taverne de Marlborough.)
LE COMMISSAIRE.

Monsieur Outram.


Scène XII.

Les précédents, hors BLACFORD ; OUTRAM, sortant de la taverne.
OUTRAM.

Me voici, monsieur.

RICHARD.

Monsieur Outram, appelé par un grand nombre de mes concitoyens à l’honneur de la candidature, j’attache trop d’importance au suffrage d’un ami de la vieille Angleterre pour ne pas m’empresser de venir vous demander votre voix.

OUTRAM.

Monsieur Richard, je vous verrais avec plaisir l’élu de Darlington ; mais j’ai des engagements ; ma taverne est celle du comité de sir Stanson.

RICHARD.

Monsieur Outram, je vous remercie.

(Le commissaire va frapper à la maison voisine, et le même jeu de scène continue jusqu’à l’arrivée du haut-bailli. Au moment ou monsieur Outram va rentrer, un électeur de Stanson le rappelle.)
L’ÉLECTEUR.

Monsieur Outram !

OUTRAM.

Qu’y a-t-il ?

L’ÉLECTEUR.

Savez-vous si le comité a encore des bons pour boire et manger ?

OUTRAM.

J’ai distribué à des douteux tous les bons de dîners et de déjeuners, mais il m’en reste encore pour des pots de bière. Êtes-vous seul ?

L’ÉLECTEUR.

Oui.

OUTRAM.

Voilà des bons pour quatre personnes.

L’ÉLECTEUR.

Je vais consommer.

(Tous les électeurs portant des rubans jaunes se dirigent vers l’entrée d’une des rues qui aboutissent à la place, en criant : Monsieur Stanson ! voici monsieur Stanson ! Stanson entre en scène avec ses commissaires : l’un d’eux porte aussi son registre d’inscription.)


Scène XIII.

Les précédents ; STANSON.
OUTRAM.

Sir Stanson, soyez le bien venu. Et vos visites ?

STANSON.

La majorité est à moi. — (Vivat !) Ces messieurs du comité sont-ils encore là ?

OUTRAM.

Ils ont passé toute la nuit à rédiger des brochures et des affiches.