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qui constitue l’irritabilité fonctionnelle et qui lui commande.

L’irritabilité fonctionnelle est ainsi sous la dépendance de l’irritabilité nutritive. Les expériences de Cl. Bernard à ce sujet, sont décisives. Le célèbre physiologiste a constaté que le manque d’O arrêtait l’irritabilité nutritive (animaux et végétaux) et par contre l’irritabilité fonctionnelle ; Tandis que cette dernière propriété peut être annulée sans que l’irritabilité nutritive en ressente le moindre effet. Ainsi, par les vapeurs mercurielles on arrête la fonction chlorophyllienne et cependant la plante continue de vivre[1]. Chez les animaux, l’éther détruit les mouvements vibratiles sans atteindre la vitalité des cellules qui les manifestent.

Ce qui permet de conclure que la vie est sous la dépendance de l’irritabilité nutritive, qu’elle en est la manifestation ; que l’irritabilité fonctionnelle dérive de la première et qu’elle n’est que la manière de réagir des tissus sous l’action des agents modificateurs. Mais dira-t-on, dans le monde organique, les combinaisons et les décompositions qui caractérisent l’action nutritive, ne se font plus comme dans un creuset, et n’obéissent plus aux lois de la chimie. Que se passe-t-il quand une étincelle électrique traverse un mélange de 2 volumes H pour 1 vol. O, plus 1 vol. C pour un vol. O. On obtient de la vapeur d’eau plus de l’acide carbonique. Ainsi, des éléments

  1. Cl. Bernard, Revue des cours sc. année 1873. no 15, p. 340.