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tériel, une puissance occulte contre laquelle le médecin devait lutter, et, si l’organisme ne succombait pas on ne manquait pas de s’écrier : la maladie est vaincue. Pourquoi vouloir que le corps malade n’obéisse plus aux lois ordinaires de la vie ?

N’était-on pas allé jusqu’à chercher à découvrir les lois pathologiques ? Du moment qu’une cause morbifique avait agi sur un être, ses organes, lui-même était soustrait aux lois ordinaires de la physiologie, et, comme sous l’effet d’une baguette magique, des forces nouvelles entraînaient l’organisme à sa destruction. Les plus fanatiques allaient jusqu’à créer des chimères, inventer des esprits malfaisants qui désorganisaient le corps animal.

Enfin la lumière se fit avec Broussais qui démontra en partie que l’organisme malade est soumis aux mêmes lois que lorsqu’il est en santé, aussi donna-t-on aussitôt le nom de Pathologie Physiologique à la science qui s’occupe des maladies. Cette expression, comme le fait si bien remarquer E. Wagner, est vide de sens[1] car la physiologie n’a pas créé sa méthode, aussi croyons-nous qu’il est préférable d’adopter le nom de Pathologie Naturelle.

Broussais est ainsi le premier qui ait indiqué la marche à suivre pour arriver à la connaissance réelle de la, pathogénie. Cependant, ce n’est que de nos jours qu’on a pu tracer une route sûre et certaine grâce à la délicatesse des expériences.

  1. Pathologie générale de Uhle et Wagner, p. 40.