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CONFESSION.

« J’entendis des pas qui se rapprochaient de moi et une voix qui me dit :

« — Relève-toi, ma fille, et viens dans mes bras.

« Cette voix était celle de Thomas Lambert.

« Je relevai la tête et je me trouvai en face du père de Gabriel.

« C’était un homme de quarante-cinq à quarante-huit ans, renommé pour sa probité, un de ces hommes qui ne connaissent qu’une chose, l’accomplissement de la parole donnée.

« — Mon fils t’a-t-il jamais dit qu’il t’épouserait, Marie ? me demanda-t-il ; voyons, réponds-moi comme tu répondrais à Dieu.

« — Tenez, lui dis-je.

« Et je lui présentai la lettre de Gabriel, où il me promettait que dans trois mois j’irais le rejoindre et dans laquelle il m’appelait sa femme.

« — Et c’est dans la conviction qu’il serait ton mari que tu lui as cédé ?

« — Hélas ! je lui ai cédé, répondis-je, parce qu’il allait partir et parce que je l’aimais.

« — Bien répondu, dit le prêtre en se-