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GABRIEL LAMBERT.

tre, des choses si singulières que c’était à douter de la véracité de ce récit.

« Je sortis pour aller m’informer chez Thomas Lambert de ce qu’il pouvait y avoir de vrai dans les bruits qui étaient parvenus jusqu’à moi ; mais j’eus à peine fait cinquante pas hors de la maison que je rencontrai M. le maire lui-même.

« — Eh bien ! la belle, me dit-il, cela ne m’étonne plus que ton amoureux ait cessé de t’écrire ; il paraît qu’il a fait fortune.

« — Oh ! mon Dieu, et comment cela ? demandai-je.

« — Comment ? je n’en sais rien ; mais le fait est que, comme je revenais de Courbevoie, où j’avais dîné chez mon gendre, j’ai rencontré un beau monsieur à cheval, un élégant, un dandy, comme ils disent là-bas, suivi d’un domestique à cheval aussi : devine qui cela était ?

« — Comment voulez-vous que je devine ?

« — Eh bien ! c’était maître Gabriel. Je le reconnus et je sortis à moitié de mon cabriolet pour l’appeler ; mais sans doute il me reconnut aussi, lui, car, avant que j’eusse eu le