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GABRIEL LAMBERT.

tine. Un pendu, dont la corde avait cassé, en avait raconté, à ce qu’il paraît, des choses si agréables, que les condamnés avaient fini par aller à la potence comme s’ils allaient à la noce.

« — Vraiment ?

« — Vous comprenez que je n’en ai pas essayé, moi ; mais enfin, ici c’est une tradition.

« — De sorte que si tu avais résolu de te tuer, tu te pendrais ?

« — Certainement.

« Il ouvrit la bouche, je crois que c’était pour me demander de nous pendre ensemble ; mais sans doute il vit sur mon visage que je n’étais pas disposé à cette partie de plaisir ; car il garda un instant le silence.

« — Eh bien ! lui dis-je, êtes-vous décidé ?

« — Pas encore tout à fait ; car il me reste un espoir.

« — Lequel ?

« — C’est que je trouverai un de nos camarades qui, moyennant une lettre constatant que je me suis détruit moi-même, consentira à me tuer.

« En même temps il me regardait comme